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Holo RED

Les drives

Les DAC ne disposant pas de « streamer » intégré capable de recevoir et de lire les pistes audio, ont besoin d’un « drive ».
Les fonctions du drive sont alors de recevoir ou d’héberger les pistes audio, puis de les mettre dans une forme acceptable par le DAC. Dans tous les cas, un « cerveau » leur est indispensable, processeur ou FPGA.

A ce stade, il me semble qu’on peut différencier assez nettement les drives suivant qu’il hébergent ou pas les pistes. Ceux qui hébergent les pistes revendiquent souvent le terme de « serveur » notamment capable de faire des traitements DSP (Digital Signal Processing).

Les drives se distinguent ensuite par les protocoles qu’ils utilisent pour communiquer avec les DAC: S/PDIF sur RCA, BNC ou Toslink, AES, USB Audio et plus récemment I2S.

On peut alors trier les drives par les protocoles:

  • S/PDIF, AES et I2S qui sont des protocoles audio dans lesquels une horloge (audio) est requise côté drive en plus de celle obligatoire dans le DAC,
  • USB par lequel uniquement des données transitent, sans horloge audio.

On peut remarquer en passant que ce qui est désigné par I2S dans les drives n’est absolument pas de l’I2S standard limité à quelques cm au plus. Il s’agit d’un encodage d’un signal I2S avec par exemple du LVDS (Low Voltage Differential Signaling).

In fine, en terme de caractéristiques et de spécifications des drives, deux points me semblent alors essentiels, voire critiques:

  • Le bruit transmis par le drive au DAC quel que soit le protocole, bits ou audio,
  • La précision du signal audio, dans laquelle interviennent le jitter, dans le cas de S/PDIF, AES et I2S.

En ce qui concerne le bruit transmis, on peut noter une contradiction entre les drives-serveurs et les purs drives.

Héberger des pistes sur disques ou SSD, effectuer des traitements DSP requiert des processeurs relativement puissants, gourmands en énergie, qui doivent entre autres aussi gérer un « file system », des tags, des images, etc, en générant et gérant de nombreux processus et donc plus d’activité électrique.

D’un autre côté, la fonction proprement dite de drive demande plutôt des processeurs de faible puissance, à basse consommation, pouvant utiliser des OS minimalistes qui auront à gérer beaucoup moins de processus, minimisant donc aussi l’activité électrique et le bruit généré.
Peut-être les processeurs M1 et M2 d’Apple sont-ils en mesure de modifier cette dichotomie.

Holo Audio RED

Il s’agit d’un pur drive sans stockage de pistes dont les entrées et sorties sont plutôt exhaustives.

La couleur annoncée par son nom ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais elle est conforme au Couteau Suisse qu’il est en terme de drive!

Sorties

  • S/PDIF sur RCA, BNC et Toslink
  • AES
  • I2S sur connecteur HDMI
  • USB Audio

Entrées

  • Ethernet
    • Roon
    • HQPlayer
    • UPNP
    • LMS
    • Airplay
    • Spotify
    • Tidal
  • USB
Holo RED

C’est une Raspberry CM4 qui assure les fonctions cérébrales de l’appareil. 

Raspberry CM4

J’avoue que les Raspberry sont des petites bêtes assez fascinantes: des micro ordinateurs dont les concepteurs avaient imaginé vendre un millier en 2012, quand il s’en est vendu plus 7 millions en 2021!
Il existe deux familles de Raspberry, les Pi destinées au grand public, et les CM plutôt destinées à l’industrie. Les CM sont présentes, entres autres, sur…la Station Spatiale.

Raspberry Pi

Linux en est l’OS. Contrairement aux idées reçues, sur les Raspberry, il faut 10 minutes montre en main pour l’installer par un simple transfert sur carte micro-SD, pour le Holo Audio RED aussi.

Holo Audio fournit naturellement un Linux customisé permettant le paramétrage le plus complet de l’appareil, mais on peut en utiliser d’autres, comme Ropieee (gratuit) qui permet à toute Raspberry Pi de disposer des fonctions Roon et UPNP. J’en possède naturellement une, et pour une centaine d’euros, c’est un drive USB très correct, meilleur qu’un Mac Mini ou autre PC généraliste.

Toute la partie audio du RED, S/PDIF, AES, USB et I2S, est confiée à des cartes propriétaires Holo Audio (sur une Raspberry Pi grand public, c’est l’USB de la Raspberry qui est utilisé).

Le RED dispose d’une alimentation linéaire. Son boitier est usiné dans un superbe bloc d’aluminium, et non avec de la tôle pliée comme chez certains concurrents beaucoup (beaucoup) plus onéreux.

Enfin, il se configure grâce à une interface Web.

Ecoutes

Et bien, non, il n’y aura pas de compte rendu d’écoutes dans cet article.

Et pourtant, je me suis livré à des écoutes comparatives, uniquement en USB, de plusieurs drives (RED, IFI ZEN Stream et Lumin U2) sur différents DAC et systèmes (Gustard X26 Pro, Esoteric N-05XD et Kii).

Il m’a semblé impossible de noter des différences systématiques ou d’exprimer une simple préférence.

J’ai renoncé à effectuer des écoutes comparatives avec les protocoles audio, parce qu’alors la qualité des récepteurs S/PDIF ou AES des DAC est aux moins aussi importante que le drive lui -même, et qu’il me semble pour le moins hasardeux de tires des conclusions quand deux maillons sont aussi intiment interdépendants.

On peut sans doute établir des hiérarchies par couple Drive-DAC (sans parler des effets des câbles numériques), mais cela ne m’a pas paru représenter un intérêt autre que celui d’une taxonomie obsessionnelle.

Il me semble aussi que, vu le niveau de bruit extrêmement bas du RED, vouloir utiliser les très vieux protocoles S/PDIF et AES, et donc avec horloge côté drive, revêt un côté masochiste ou fanatique de la chasse au jitter.

Enfin, si les câbles numériques ont une réelle importance pour les protocoles audio, notamment par leur impédance, pour USB, après plus de 10 ans de tests tous azimuts, il me semble à présent qu’ils n’interfèrent que par leur capacité à plus ou moins filtrer le bruit en provenance du drive, et quand le bruit généré est très faible…

Le Holo Audio RED a été mesuré (bruit et Jitter) sur GoldenSound: https://goldensound.audio/2023/02/09/holo-red-streamer-ddc-measurements/

Il décroche la timbale autant en terme de bruit que de jitter, détrônant le drive Wavedream Net de Rockna.

Quand on est en présence uniquement de bits (USB) et d’horloge (pour les protocoles audio), contrairement à l’analogique  y-a-t-il d’autre caractéristiques à pendre en compte que le bruit et jitter? Peut-être, mais je doute.

1 réflexion au sujet de « Holo RED »

  1. Bonjour.
    Merci pour la présentation de ce holo.
    J’avais demandé à un moment donné à audiophonics des idées pour contourner l’usb du topping d70, et profiter au max de l’i2s de celui-ci.
    Il s’avère que l’on m’avais dirigé vers cet appareil,mais moins connu que les autres marques.

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