Citation de Nico le 13 juillet 2021, 15:28

L’enceinte reste l’élément du système qui est le sujet à la plus grande « personnalisation sonore », étant l’élément le plus imparfait et le plus impactant à la fois avec l’acoustique du lieu d’écoute. 

Personnellement je roule un peu toutes marques, et ce n’est pas parce que certaines étrangères ont su me séduire que je n’ai pas des amours en mon pays, bien au contraire, et si il est une marque avec laquelle j’ai des atomes crochus par chez nous en enceintes, c’est bien Triangle, sans pour autant renier de jolies réalisations chez les autres (une pensée pour mes ex Offrande Suprême JMR, de bons moments avec certaines Davis, PEL ou Pascal Louvet, touché par de petites Bruno Henry ou l’expressivité d’Atlantic Acoustique Argentera, et dans une classe supérieure l’aboutissement artisanal que peut représenter une paire de Klinger Favre. 

Parler de Triangle dans les forums hifi n’est pas toujours très à la mode. En effet ça ne sonne pas anglais, ce n’est pas du haut rendement 38 compressions, ce n’est pas en forme de Diva du cinquième élément ? , ce n’est pas équipé de Hp Dynaudio, Seas ou Accuton, ce n’est pas une marque française fraiche et cherchant sa place dans le monde audiophile, ou une marque de prestige qui ferait rêver outre mesure, ce n’est pas de la hifi à papy ou du monitoring pro non plus, ce n’est pas du vrai large bande Fertin sur lequel je pourrais lorgner aussi personnellement… Pourtant c’est une marque qui je pense a toujours su trouver ses clients, les perdre peut être aussi pour les mêmes raisons qu’elle les avait trouvé ! 

Triangle c’est souvent je t’aime, moi non plus, ce qui pour certains provoque l’aversion, pour d’autre la base d’une vraie relation de long terme qu’une infidélité passagère ne saurait tuer 😀

Je ne vais pas vous faire un historique complet de la marque, l’on trouve cela sur le net, avec tous les modèles, les Diapason d’or annuels ces 30 dernières années, mais aussi pas mal de récompenses internationales y compris du Stereophile Classe A en modèle Signature récent. D’ailleurs Triangle dispose probablement d’une aura internationale un peu plus importante qu’intra muros, c’est bien connu l’on est rarement prophète en son pays, au moins auprès des audiophiles. Ce qui est fort dommage est que Triangle n’ait pas encore monté sa section « historique » pour retracer tous ses modèles et gammes, le pavé existe sur leur site mais invite à repasser plus tard pour y voir du contenu. Prenez un stagiaire bon sang ! ?

Rattrapage avec le banc d’essai de John Atkinson des Signature Delta qui remplacent la série Genese en faisant grimper d’un niveau la prestation sonore (et le prix mais elles se placement entre les Genese et les Magellan dans leur conception aussi):

https://www.stereophile.com/content/triangle-signature-delta-loudspeaker

Je ne voudrais pas que les Alpha soient jalouses donc ce sont elles qui se montrent:

Je vais plutôt vous exposer mon parcours Triangle, et pourquoi j’y reviens de temps en temps, pourquoi vous aussi vous pourriez à un moment y venir, jeune ou moins jeune, débutant ou ayant déjà roulé votre bosse. 

Tout d’abord Triangle c’est pour moi ma première écoute que je considère comme audiophile, celle qui m’a donné le frisson d’une vie et la maladie incurable qui va avec, voilà bientôt 30 ans. Si mes souvenirs de gosse ne me trahissent pas, car à cette époque je n’étais pas cablé pour retenir marque et modèle de ce que j’entendais, il s’agissait de la Triangle Minimum, lors de l’achat de mon premier baladeur dans mon enseigne locale en centre ville. 

Le vendeur de l’époque, audiophile lui même, me voyant mettre mes économies de gosse d’une douzaine d’année dans le baladeur Sony le plus haut de gamme de son échoppe, me proposa de monter à l’étage du magasin en passant entre les télés et fers à repasser pour pénétrer dans un petit auditorium à l’acoustique soignée, sièges plantés au milieu de la pièce avec ces enceintes petites et peu puissantes elles aussi plantées au milieu de la pièce. Ce que ThierryNK a ressenti à l’écoute de ses premières Vivid sud Africaines, je l’ai vécu ce jour là puissance dix avec de petites Triangle, quelle vie, quelle présence malgré la taille, quelle qualité de son quand tout le reste de ce qui nous entoure dans la vie est si fade , si vert, si artificiel lorsqu’il s’agit de reproduction sonore.

J’en suis sorti tout déboussolé, tremblant, électrique des pieds aux cheveux, j’avais changé de monde durant un moment et ces enceintes en étaient la cause. Puis le temps a passé et j’ai oublié, j’ai placé cela en queue de peloton des priorités, oublié l’émotion ressentie, car je n’avais pas les moyens ni l’âge d’accéder à ce genre de chose. J’ai hésité à considérer cette écoute comme un cadeau ou comme un gâteau que l’on montre à son chien pour au final ne pas lui donner… Mais je regrette aussi cette innocence, cette virginité de l’oreille et du cerveau qui peut procurer une si intense émotion qui ne revient pas quand le vécu est passé par là, quand l’innocence n’est même plus un souvenir, alors oui c’était un cadeau et pas des moindres. 

J’en suis passé ensuite pendant une petite dizaine d’années par de vieux matériels récupérés ça et là, l’achat d’enceintes grosses et plaisantes pour un début par correspondance chez Tonsil, et mon premier chez moi m’a conduit, avec mes premiers moyens procurés par le travail en 3x8, vers la constitution d’un système mixte home cinéma / hifi après écoute chez Connexion…. Ehh oui je n’ai alors pas franchis la porte d’un auditorium hifi, n’en voyant pas l’intérêt. Mais à l’écoute c’est néanmoins Triangle qui m’a tapé dans l’oreille ce jour là encore, avec la série Ecran XS, notamment les Antal en colonnes et les Comète en effet. 

Pourquoi celles ci à la comparaison? Et bien parce que toutes les autres (Cabasse, JMLab, Elipson…) paraissaient fadasse en comparaison des Triangle qui donnaient vie, lumière, expressivité à la musique. Sur le coup c’était une évidence et c’est toujours la première raison qui fera prendre des triangle à un jeune, encore aujourd’hui, c’est aussi la raison qui fera fuir certains qui diront qu’elles en font trop et que ce sont les autres qui sont dans l’équilibre, le bon compromis. 

De nouveau une dizaine d’années de vie commune et rapidement, après avoir transformé le chez moi locatif en chez moi proprio, j’ai cherché à donner à ces Antal quelque chose de stéréo correct, Pioneer puis Cambridge, Rega… elles suivaient avec des qualités difficiles à retrouver chez d’autres. 

J’ai conservé des Comète et Titus en home cinéma, puis fait valser des dizaines d’enceintes ces dix / quinze dernières années à la place des Antal pour trouver mon graal, qui si il est meilleur qu’une paire d’Antal, n’en est pas pour autant parfait et n’offre jamais pour autant certaines qualités des Triangle. Pourquoi?….. là est la question intéressante certainement. 

Au fond Triangle c’est avant tout une signature sonore, un objectif d’absence de compromis sur cette ambition de peaufiner cette signature sonore. 

Le fabricant ne saurait l’expliquer mieux qu’un autre, à l’écoute (réussie) d’une triangle, on est surpris par la rapidité, la dynamique, la vie dont témoigne l’enceinte, et cela est une constante de la Minimum de l’époque à une Magellan, quels que soient la gamme, la taille ou le prix de l’enceinte considérée. J’aime à croire que l’on peut se faire plaisir, avec des sensations de même nature, quels que soient ses moyens avec des Triangle. Ces qualités de vitesse, d’expression, sont aussi un parti prix qui pose souci dans pas mal de situations, car ce sont des qualités qui rendent l’enceinte souvent pointue, parfois un peu exubérante, des aspects exacerbés par les acoustiques claires, les électroniques sèches, vertes, manquant de finesse ou d’incarnation, autant dire beaucoup, beaucoup de cas pour le commun des mortels voir des audiophiles avec son placo BA13, ses murs parallèles, son ampli qui fait croire qu’il est expressif avec sa distorsion de croisement en classe ab, sa source budget qui donne plus de son que de musique…. Mais le coupable idéal sera facilement une enceinte Triangle, et ce n’est pas foncièrement faux puisque d’autres enceintes pourraient s’avérer plus faciles, plus versatiles, plus ennuyeuses aussi…

Quel est le secret alors, de ces qualités et de ces défauts réunis, qui rendent les enceintes Triangle attachantes et agaçantes parfois? Qu’est ce qui fait qu’on peut les conseiller, puis l’instant d’après proposer de les éviter? 

Les deux éléments principaux qui définissent le son Triangle, c’est le medium et l’aigu, au moins depuis que Triangle a choisi de faire ses HP plutôt que se servir sur le marché des pièces détachées des fabricants de transducteurs.

La plus grande constante est probablement l’usage du medium à base papier, à suspension petits plis. Triangle à l’origine a travaillé sur ce medium voulu rapide, fidèle, large bande même, avec ce souci bien connu d’éviter soigneusement la fâcheuse remontée dans le haut medium qui dénature la réponse, les timbres des large bande dans bien des cas. La suspension petits plis associée à la base de cellulose de la membrane permet rapidité, naturel, bon rendement. Mais le travail n’est jamais terminé pour peaufiner ce type de transducteur pour qu’il ne soit pas « coloré papier » comme certains disent, qu’il ne fractionne pas.

Triangle a ensuite voulu compléter son medium papier par un tweeter tout aussi expressif, et là aussi c’est une succession de réalisations à chaque fois améliorées, tempérées puis de nouveau libérées pour ne pas céder aux compromis sur d’hôtel de la bien pensance, du raisonnable. De l’aluminium au Titane le mot d’ordre est rapidité, rendement correct, expressivité, comme pour faire dans une enceinte civilisée ce que les compressions et pavillon font en haut rendement, c’est d’ailleurs cette image je trouve qui colle le mieux à la marque, que de vouloir donner à ses enceintes la signature sonore du haut rendement sans la taille, les excès, les déséquilibres aussi, mais en proposant une écoute vivante, rapide, aérée, ample, nuancée. 

La série XS que j’ai encore, avait commencé à faire quelques compromis sur le concept initial de la série e et TZX, la moitié de mes Titus et Comète sont aujourd’hui des TZX, dont l’Antal a été vantée à l’époque pour sa grande expressivité, à ne pas mettre entre toutes les mains non plus. Les Titus TZX sont de sortie de temps en temps ici, avec leurs limites bien sûr mais certaines qualités pourtant qu’on ne retrouve parfois pas assez dans toutes les autres enceintes que je connais sans notion de prix. Ne pas sous estimer ce que peut faire un tweeter expressif et un medium grave de 13 papier à suspension petits plis, il ne fera pas des nappes de grave mais dans une petite pièce surprendra sur le classique et le jazz, associé à des éléctroniques fluides, riches, incarnées, pas trop puissantes. 

Des piste d’upgrade existent pour les aventureux, dans les modèles à petit prix d’occasion on ne prend pas trop de risques. En particulier, Triangle protège ses hp avec des polyswitchs sur les filtres, en série avec le signal, ce sont des contacts qui s’ouvrent en cas de sursollicitation des hp pour ne pas les endommager, et si l’on a jamais déclenché les polyswitchs sur ses Triangle, pourquoi ne pas les remplacer par un morceau de fil de cuivre argenté par exemple, petit gain en transparence à la clé. Le premier upgrade obligatoire est de virer les strapp en métal doré sur le bicablage, remplacé par un bout de câble, ou mieux carrément supprimer le bicablage en raccordant en interne les filtres à une seule paire de borniers, une action toujours intéressante pour la qualité de restitution. L’on pourrait ajouter le cablage interne (cuivre multibrin isolé pvc sur borniers métalliques) qui gagnerait à minima à perdre les cosse en métal. 

Pour l’exemple des Titus, passage en liaison directe du cablage du medium grave sur le bornier (le 13 est en large bande non filtré sur cette enceinte, raison de son intérêt notable) ce qui fait bypasser le polyswitch, puis suppression du polyswitch sur le tweeter (filtré au second ordre) en resoudant le cablage directement là où était le polyswitch. Par la même occasion cablage de l’ensemble sur les borniers du bas uniquement, facile vu l’usage de petites pattes dorées soudées aux fils et boulonnées aux borniers.

Pour moins de 100€ d’occasion (sauf gars croyant avoir un lingot à céder, pas rare sur leboncoin…), dans une acoustique assez feutrée pour passer les petites exubérances du tweeter, de faible volume, l’on a une enceinte faiblement filtrée, de bon rendement, qui obéit à l’idée originelle de la signature sonore triangle, héritière de la Minimum. Un Ayon Skylla et Leben CS300 font un partenariat à la fois riche, assez subtile, sonnant « vrai », et n’essayant jamais d’en faire trop en particulier dans le grave.

Vous me direz c’est sûr, avec un 13 petit plis, le grave ne risque pas de déborder en étant absent… c’est là aussi, y compris sur les plus grosses triangle, une volonté que de placer la qualité avant la quantité. Tout en basant l’ensemble du design sur le bass réflex, Triangle a toujours cherché la rapidité avant l’opulence, et les écarts à ce principe par compromis sont avec le recul plutôt des erreurs, comme l’Antal XS par exemple qui a cédé au marketting en adoptant un second hp de grave à l’époque et gonflant le bas, alors que sa devancière était au final certainement plus « fidèle » avec un seul hp, plus de propreté et pas moins de descente dans le bas au réel. Triangle a ensuite travaillé sur sa charge bass réflex pour éviter ces travers tout en augmentant sa surface émissive dans le grave par des hp pluriels.

Néanmoins pour moi la faiblesse de Triangle est là: l’infra grave. Ils ne font pas faire aux enceintes ce dont elles ne sont pas capables donc l’infra est un peu aux abonnés absents, mais c’est assez normal. Peu importe, un grave maitrisé vaut plus qu’un grave rond qui gonfle sans pour autant donner de l’infra non plus. La majorité des enceintes donnant du bon gros grave se moquent du monde et n’ont pas d’extrême grave, quelques uns confondant infra présent et grave gonflé... La limite est probablement plus l’usage du bass réflex, qui en soi est une forme de compromis en terme de charge, même si Triangle a beaucoup travaillé sur cette charge pour lui supprimer du mieux possible les inconvénients, et cela s’entend sur les production plus haut en gamme. 

La série Magellan, la vitrine technologique de la marque, a fait évoluer tous les aspects des enceintes triangle pour les faire passer dans le siècle suivant, avec cette volonté de contrôler l’aigu en toute expressivité, contrôler le grave sans en perdre les nuances, laisser le medium s’exprimer sans qu’il soit perturbé comme les autres registres par la caisse, la charge, les vibrations… 

Je suis passé par une paire du Duetto il y a quelques années, des premières séries de la gamme Magellan, j’en ai gardé un souvenir mitigé avec à ce moment une acoustique de pièce plus pourrie que maintenant (même si je suis encore loin de la pièce dédiée), grave profond mais un peu excessif comparativement au comportement des colonnes peut être, manque un peu de cette spontanéité du medium petits plis, aigu pas totalement intégré, courbe de réponse dans une acoustique domestique posant la question de l’intégration tant en petite que grande pièce, j’avais au final été un peu plus impressionné par la Trio de la série Genese, certes un peu plus exubérante et simplifiée mais assumant cela dans un équilibre satisfaisant, avec une enceinte un peu plus versatile et facile à alimenter, la Magellan demandant un peu plus de jus pour s’exprimer.

 

Joël C. avait fait un beau BE des Duetto sur sixmoon, entre la version plus récente que celles que j’avais eu, plus équilibrées à priori aussi.

Je m’étais promis de vivre un peu à un moment avec des enceintes de la série Genese qui sont il me semble un des meilleurs rapport prestation prix qu’ait réalisé la marque, et comme il n’est jamais trop tard et qu’une Triangle d’occasion est une Triangle souvent abordable, je me suis laissé tenter pour un temps par une paire de Quartet, pour le fun.

Pourquoi mettre des quartet à la place d’Andra Egglestonworks vous allez me dire?… Parce qu’aimant le son triangle, cette immédiateté du haut rendement pourrait on dire, cette qualité de medium papier petit plis qui n’est pas sans rappeler les meilleurs large bande, cette expressivité, résolution du tweeter pavillonné qui n’est pas sans rappeler la vie d’une compression de rendement plus élevé, je souhaitais mettre à l’épreuve ce modèle abordable avec mes amplifications à tube single end ou proche du single end, et ce n’est pas décevant, loin de là, de quoi donner l’envie d’écouter une Signature Alpha ou pourquoi pas soyons fous une Quatuor, pour explorer des choses que je n’ai pas entendu personnellement. J’ai entendu deux fois la Cello, qui est un modèle d’équilibre.  Mes Andra feraient presque petites à coté des Quartet,  mais la hauteur du tweeter semi débafflé ne vient pas déséquilibrer l’écoute qui reste homogène. A la limite le grave à évent avant est le plus impactant, un peu moins discret et maitrisé que mes Andra sur le haut grave, et absent sur le bas grave, mais pour autant parfaitement nuancé sur les instruments acoustiques bien captés.

Les Quartet ont hérité de beaucoup des qualités du programme Magellan, un brin de performance et neutralité en moins bien entendu, un brin de folie en plus probablement dans le compromis coût / expressivité. Le mariage avec mes 845 Coincident et le Tambaqui est très bon, mettant mieux en valeur la vie dans la musique que mes Egglestonworks plus posées. L’alim des blocs Coincident permet une maitrise sans faille, et un nuancement de tous les instants. C’est cela le son Triangle, et le travail fait sur les tweeters et pavillons s’entend bien, les Quartet ne provoquant pas de fatigue auditive dans mon environnement, ne donnant pas le sentiment d’être directives ni de titiller la pièce, la scène s’étend sans les mauvais aspects des pavillons souvent perçus en haut rendement (directivité et qualité de timbre discutable), mais il y a de la vie, de la variété tant tonale que dynamique d’un enregistrement à l’autre. Certains enregistrements en paient le prix d’ailleurs, un peu plus qu’avec d’autres enceintes, mais en contre partie des pistes à l’apparence calme prennent vie sur les Triangle d’une bien jolie façon, plausible si l’on parle de naturel de restitution. Je pense que j’ai là une amplification qui permet de tirer tout ce que les Quartet peuvent faire, et aller cueillir une forme de spontanéité qui n’est pas si commune, bien plus équilibrée dans mon ressenti que certaines enceintes de bon rendement bien plus chères entendues par ailleurs, qui ne m’attirent définitivement pas… 

Pour donner les limites perçues de la Quartet, je dirais l’extrême grave timide, un peu de simplification dans les couleurs tonales et le nuancement du grave, un raffinement qui pourrait aller un peu plus loin. A noter que celles ci ont perdu leurs polyswitchs par le passé, on ne laisse par une machine bridée ? . Mais que l’on soit clair, c’est une enceinte à vivre, avec un potentiel, une expressivité très au delà de leur budget à 3 chiffres en occasion.

 

 

Si demain on vous dit d’éviter Triangle, que l’aigu est en avant, que ce n’est pas équilibré, que vous soyez novice ou usé, posez vous la question de la qualité de votre acoustique, de la liquidité de vos électroniques, et surtout de ce qui vous plait dans la musique. Si la vie, le live, un medium naturel, spontané, des attaques vives mais pas creuses ou froides vous tentent, alors n’excluez pas Triangle, allez écouter et comparez.

Restez aussi sur vos gardes dans les comparaisons, dans le sens où une Triangle sera le plus souvent plus expressives qu’une autre et vous fera vous demander comment les autres peuvent être considérées comme expressives… donc se faire impressionner (en bien ou mal) laisse toujours un apriori un peu trop fort qui empêche de juger objectivement et se projeter sur le long terme. Avoir sa musique préférée surtout si celle ci n’est pas acoustique ou bien captée, est une obligation. Mais garder aussi à l’esprit qu’une électronique inadaptée rend une Triangle plus difficile à vivre. Du tube fluide, naturel et bien alimenté (pas poussif, rond, coloré), du transistor pas sec et bien alimenté donnant de l’ampleur et de beaux timbres, et ce peut être heureux. 

Le rapport prestation prix, une fois bien matchées, est favorable aux enceintes Triangle, en particulier d’occasion ou pendant les soldes… car l’entreprise semble maitriser ses coûts de production (avec aussi je crois de la délocalisation sur ses entrées de gamme depuis quelques temps maintenant) et c’est bien un facteur 2 qui existe entre la sortie usine et l’acheteur final. Il n’est pas rare d’avoir des fin de séries jusqu’à moitié prix dans les grandes enseignes, tout comme la cote en occasion qui mène rapidement vers un moitié prix du neuf à minima. Qui s’en plaindra à part celui qui a payé plein pot…. 

Le SAV de la marque est réel, en France, et une question posée ne reste pas sans réponse à priori, y compris pour la fourniture de pièces détachées. J’attends encore une réponse à mes questions chez certains fabricants étrangers….

Attention à la conception selon les gammes et l’amplification envisagée, les enceintes multi hauts parleurs de la gamme Magellan font le plus souvent 4 ohm avec un mini à 2.5ohm, et un rendement ne dépassant pas 90db, l’ampli doit dealer avec ça, alors que les autres sont plus souvent à 4ohm mini pour 91 à 92 db de rendement, un peu plus simples à alimenter donc. 
Bien entendu, quand je me dis attiré par l’essai de Quatuor, pourquoi pas de Concerto, je garde à l’esprit cette prudence vis à vis de l’amplification à y associer, et la prudence vis à vis des conditions de pièce dès lors que des hp rayonnent à l’arrière de l’enceinte (attendons la pièce dédiée pour ce genre de choses). 

Cordialement, Nico.