Comment évaluons-nous le matériel?
Hello
J'ouvre ce fil après des discussions privées avec plusieurs d'entre vous.
Naturellement, chacun a d'abord des goûts musicaux, et sans doute reproduire les nappes de basses quasi continues générées par un synthétiseur demande du matériel (et une pièce) adéquat, peut-être différent pour ceux qui écoutent majoritairement des petites formations acoustiques.
Mais il me semble pourtant qu'il existe des moyens relativement objectifs et assez fiables pour pouvoir évaluer du matériel.
Je sais bien que "l'image" a peu d'importance, voir aucune, pour certains. Mais alors dans ce cas, sans aucun jugement de valeur, pourquoi utiliser de la stéréo? Une seule enceinte avec un downmix stéréo/mono des pistes éviterait bien des ennuis.
Avec les pistes d'Isotek, on peut découvrir pour les novices ou redécouvrir que du son peut sembler provenir de la gauche de l'enceinte gauche ou qu'il n'y a pas besoin de plus de 2 enceintes pour avoir l'impression que le son fait le tour de la pièce en passant derrière le point d'écoute.
Ces pistes permettent de juger de la largeur, de la profondeur et le précision de l'image.
C'est totalement objectif , partageable et vérifiable par d'autres oreilles que les siennes.
Ces pistes sont aussi un moyen de peaufiner l'acoustique de la pièce, parce qu'elle joue dans la précision de l'image.
Pousser le volume au delà du raisonnable est un autre moyen de voir ce que le système a dans le ventre. Le niveau sonore reste limité? Les distorsions apparaissent trop rapidement? L'image s'écoule? Les timbres dégénèrent?
Consulter les mesures quand elles existent permet aussi souvent de comprendre un peu mieux ce qu'on entend (bruit de fond, distorsions, etc).
Pour ma part, j'utilise un dernier moyen pour évaluer le matériel. Il n'a rien de technique. Il s'agit juste de faire venir des amis pour écouter. Cela permet souvent d'éviter de tourner en rond autour de son piquet, de voir pointer des aspects que l'on n'avait pas remarqués, une attente du visiteur éventuellement non atteinte, une remise en cause de se propre évaluation, etc, etc.
@copiattyright m'a souvent écrit qu'il était certain qu'on entendait pas tous la même chose. C'est sans doute exact. Mais il me semble que l'on peut mettre un peu de rationnel là dedans, sachant bien qu'un forum et que les écrits ne sont pas vraiment adaptés.
Je suis d'accord, l'audition ça s'éduque, et on a pas tous la même éducation 😉 C'est à dire qu'on a pas forcément appris à se focaliser sur les mêmes aspects et qu'on a donc développé, dans la durée, des circuits psycho-sensoriels divers.
A propos de l'image c'est très influencé par la pièce, et puis il me semble que c'est démontré que l'écoute d'une enceinte en mono est plus discriminante qu'en stéréo... il y a un thread sur ASR à ce sujet, si je retrouve le lien je vous le ramène. Par ailleurs, si par exemple il y a un problème de diffraction qui floute l'image produite par un modèle d'enceinte, il se retrouvera en mono, pour une oreille exercée, ou à la mesure.
A propos, la mesure comme vous vous en doutez je pense que c'est le maître moyen d'évaluation, pour les électroniques en tout cas je suis pas loin de penser que ça fait le tour du sujet, du moins pour qui recherche la plus haute fidélité - pour celui qui cherche une boîte d'effet à son goût, là je suppose que l'évaluation subjective a sa place.
Les enceintes c'est plus imparfait par nature, donc plus subjectif, il s'agit davantage de préférences personnelles. Il y en a que le son des pavillons met mal à l'aise, d'autres qui ne veulent plus rien d'autre... néanmoins là aussi, l'étude des caractéristiques techniques et de résultats de mesures bien faites permet un tri en première approche entre les boîtes qui sont bien conçues et susceptibles de donner satisfaction, et les autres...
Moi quand j'écoute subjectivement j'ai tendance à chercher les défauts, les colorations etc., et quand je n'en trouve pas j'attends d'être impressionné - pas par le réalisme de la restitution, comment aurais-je la moindre idée du son réel, s'il existe, qui a été capté ? mais disons que j'aime bien être surpris par la plausibilité, la crédibilité comme dit @filidan, une qualité du son reproduit qui crée, même brièvement, le phénomène appelé suspension of disbelief, la suspension d'incrédulité qui fait qu'une reproduction de musique en boîte ne sonne plus comme telle mais comme quelque chose de littéralement inouï...
Inspirée par ton post - tu es ma muse, sur ce coup-là ! ?
Jolie réponse en effet. Néanmoins pour ma part autant je pense que les mesures sont à même de presque faire faire le tour de la problématique acoustique avec l’objectif qui rejoint le subjectif, autant sur les électroniques je ne le pense pas. Prends un Tambaqui et un Weiss 501, qui seront tous deux probablement dans des mesures excellentes voir exceptionnelles, et d’un système à l’autre l’on appréciera plus l’un que l’autre avec un écart subjectif très nettement supérieur à leur mesures objectives.
Si c'est établi lors d'une écoute en aveugle contrôlée, niveaux égalisés etc., j'accorderai alors à cet aspect une grande considération, et serai même très intéressé par cette première mondiale !
Première mondiale que deux dacs aux mesures aussi bonnes puissent avoir un caractère sonore différent?… Ou première mondiale que tu arrives à entendre une différence entre deux dacs aux mesures aussi bonnes? ?
Content en tout cas de voir que cette notion de « plausibilité » de la restitution te parle, pour moi c’est le « truc » qui me porte le plus vers le plaisir d’écoute, la faculté à ne plus entendre des défauts au milieu de qualités mais uniquement de la musique. Et le plus souvent malgré les limites de mes systèmes pas encore très bien mis en oeuvre, je trouve que cette plausibilité est plus souvent lié à la qualité de l’enregistrement qu’au système. Quand la prise de son est géniale, la musique est là bien plus facilement, le système aussi imparfait soit il devient plus immersif, crédible.
Sinon le disque Isotek est très bien en effet, à avoir dans son panier ?
Pour être honnête, je pense être incapable de différencier Tambaqui et Weiss.
Même en prenant des notes sur les petites différences de timbres sur des pistes que je connais bien.
Par rapport à un DAC Ayon, oui, mais les mesures n'ont sans doute rien à voir non plus.
Par rapport aux DAC Chinois à prix très bas aussi, même si les mesures sont comparables. Oops, je me suis mouillé là ?
Bises
Ce serait surement plus flagrant dans une acoustique moins bonne ?
Première mondiale qu'un humain reconnaisse 2 DACs corrects l'un de l'autre à l'oreille seule, sans l'aide de la vue, avec une probabilité statistiquement significative !
Ohh bah dans ce cas je pense que l’on serait assez nombreux à être champions du monde en fait.
Thierry, je croyais que nous autres possesseurs de Tambaqui allions revendre nos engins si l’on comparait avec le Weiss, ce n’est plus le cas? ? pour moi le Tambaqui est un peu plus posé, moins vivant, et d’une tonalité un peu moins claire, moins brillante que le Weiss. C’est ce que j’en retiens à l’écoute lorsque je les ai entendu le même jour au même endroit. Et du coup tout comme avec le 3Dlab Nano que j’essaie en ce moment, selon le système le Tambaqui peut poser un souci net d’ennui dans l’écoute avec même une perte de transparence, une forme de systématisme dérangeante, donnant avantage à la concurrence tel le Weiss, alors que dans d’autres cas ce sera l’inverse parce que le Weiss semblera plus froid, voir un peu insistant dans le haut du spectre quand le Tambaqui donnera un meilleur équilibre, moins analytique et plus plausible. Pourquoi? Parce qu’une source ne joue jamais seule, mais avec des compagnons de jeu.
Je pense que j’apprécierais d’avoir les deux appareils en fait, justement pour leurs différences audibles et qualités respectives et communes. Mais j’admets volontiers que dans pas mal de circonstances les différences en question soient faibles voir peu identifiables. Personnellement j’en suis à 7 systèmes différents où j’ai entendu le Tambaqui, avec des amplis et enceintes plus ou moins différents, avec d’autres dacs, et jamais je ne l’ai entendu identique aux autres dacs en présence, avec ou sans le rideau de David Copperfield devant les dacs peu importe.
Entre des impressions assez fugaces et un test rigoureux à l'aveugle avec niveaux parfaitement égalisés, il y a un pas que je ne franchis pas (et que je ne franchirais sans doute jamais). Mon petit côté @fledermaus sans doute.
Mon côté plus romantique, je le réserve à la musique ?
